Providence
Livre
Edité par POL. Paris - DL 2015
Dans « Quel lac aimons-nous » une créature de papier abandonnée se retourne violemment contre son auteur. Est-ce qu’on peut se passer de narrateur ? Avec « Comment expliquer la peinture à un lièvre mort », un jeune homme, dans le début des années 1980, comprend que l’art moderne est terminé mais qu’il n’a d’autre issue que de partir à contre-sens de l’histoire. L’héroïne d’« Illusions perdues » vit sa vie en accéléré, grimpe à la capitale, et découvre que son artiste idéal est littéralement devenu une pièce de musée. Avec « Providence », on voit un vieil homme perdre le sens commun et faire une conférence pour prouver qu’il n’est pas fou. Quatre autobiographies. Quatre vies qui se font écho. On y croise des vieilles dames remarquables, John Cage en Allemagne du nord, des jumelles collectionneuses tyranniques, un spécialiste en ricochet, un amateur de quadriphonie installé au bord d’un lac, des gardes-chasse trop zélés et des spécialistes en bonheur.Et comme on le comprend, on y retrouve l’esprit si peu conformiste d’Olivier Cadiot, sa formidable et concrète inventivité, mais cette fois exprimés à travers une écriture plus classique, en apparence, calmée dirait-on. Une écriture moins en recherche d’équilibre par le mouvement, comme elle était dans les livres précédents. Sans doute parce que l’auteur s’interroge sur son parcours, interroge l’art et la littérature, à travers des histoires, des monologues qui, mine de rien, réinterprètent une vie tout entière.